Quels sont les recours à réaliser après une erreur de diagnostic du samu

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Erreur de diagnostic du SAMU / Centre 15 : recours & indemnisation

Erreur de diagnosticSAMU / Centre 15 Responsabilité médicaleCCI ONIAMExpertise IndemnisationDommage corporel
1) C’est quoi une erreur de diagnostic du SAMU et quand la responsabilité peut-elle être engagée ?
• Il s’agit d’un retard ou d’une erreur d’appréciation (sous-estimation de la gravité, absence d’envoi de secours, mauvaise orientation, conseils inadaptés) lors de l’appel au Centre 15 ou d’une intervention.
• La responsabilité peut être retenue en cas de manquement aux règles de l’art : tri téléphonique défaillant, absence d’interrogatoire/examens essentiels, délais injustifiés, défaut de coordination régulation–SMUR–ambulance.
• Selon les faits, l’établissement public (hôpital/CHU) ou l’établissement privé supporte la responsabilité via son assureur ; un tiers fautif (ambulancier, régulateur externe) peut aussi être mis en cause.
L’avocat qualifie juridiquement : faute (assureur) ou, si non fautif mais dommage grave, aléa thérapeutique potentiellement indemnisable par l’ONIAM après avis CCI.
2) Quels réflexes immédiats et quelles preuves conserver ?
• Demandez le dossier médical complet (appels enregistrés au 15, fiche de régulation, compte-rendu SMUR/ambulance, urgences, imagerie, biologie).
• Obtenez un certificat médical initial détaillant les lésions/conséquences et conservez toutes les dépenses (soins, transports, aide).
• Réunissez des témoignages (proches, témoins de l’appel, intervenants) et notesz un chronogramme précis des événements (heures d’appel, de départ, d’arrivée, décisions prises).
Ne communiquez pas uniquement par téléphone : faites des écrits (lettre RAR à l’hôpital/clinique, demande de copie d’enregistrements) pour tracer vos démarches.
3) Quelles voies de recours : CCI, ONIAM, assureur, tribunal ?
CCI (Commission de Conciliation et d’Indemnisation) : procédure amiable et gratuite. Elle rend un avis : faute → assureur ; accident médical non fautif / infection nosocomiale graveONIAM.
ONIAM : indemnise sans faute si les critères de gravité sont atteints (déficit fonctionnel, arrêt de travail prolongé, incapacité, décès). Versements en capital et/ou rentes.
Action directe contre l’assureur de l’établissement ou du professionnel en cas de faute caractérisée (amiable/judiciaire).
Voie pénale (plainte/partie civile) en cas d’infraction (mise en danger, homicide/ blessures involontaires) pour faire avancer l’enquête et obtenir des provisions.
Le choix dépend de la preuve disponible, de la gravité et du calendrier : l’avocat bâtit la stratégie la plus rapide et la plus protectrice.
4) Comment se calcule l’indemnisation ?
• Base : expertise médicale (amiable ou judiciaire) qui fixe la consolidation, le déficit fonctionnel, les soins futurs et besoins en aide humaine.
• Indemnisation selon la nomenclature Dintilhac :
  • Patrimoniaux temporaires : frais restés à charge, pertes de gains, frais divers.
  • Patrimoniaux permanents : aide humaine (heures × coût), aménagement logement/véhicule, appareillages, incidence professionnelle, soins futurs.
  • Extrapatrimoniaux : souffrances endurées, déficit fonctionnel permanent, préjudice moral, d’agrément, esthétique, sexuel.
  • Proches (si handicap grave/décès) : préjudice d’affection, pertes économiques, frais d’accompagnement/obsèques.
Des provisions peuvent être demandées rapidement pour financer soins et assistance en attendant le solde.
5) Quels délais et conseils pratiques pour maximiser vos chances ?
• Agissez vite : récupérez les enregistrements d’appels et documents de régulation (ils sont conservés pour une durée limitée).
• Respectez les prescriptions (variables selon la voie choisie) ; l’avocat vérifie les délais (CIVIL/PÉNAL) et évite la forclusion.
• Faites-vous assister d’un médecin-conseil de victimes à l’expertise ; documentez un journal de soins/symptômes et gardez tous justificatifs (arrêts, frais, aide).
Ne signez pas de transaction sans avis : elle éteint en principe toute demande complémentaire sur les mêmes faits.

Essentiel : après une erreur de diagnostic du SAMU, la clé est d’obtenir les enregistrements et le dossier complet, d’objectiver le dommage par l’expertise et d’emprunter la bonne voie (CCI/ONIAM, assureur, tribunal) pour une réparation intégrale.

Article et FAQ rédigés par Maître Oscar Morin, avocat en droit du dommage corporel (barreau de Paris).

Erreur de diagnostic du SAMU (15) — Quels recours ?

Après un appel au SAMU–Centre 15 (régulation médicale) ou l’intervention d’un SMUR, une erreur d’évaluation/diagnostic peut causer un retard de prise en charge ou une orientation inadaptée. Vos leviers : conservation des preuves, expertise, saisine de la CCI (faute/aléa, ONIAM) et, selon le statut, action contre l’établissement public (administratif) ou privé (civil) pour une réparation intégrale selon la nomenclature Dintilhac.

1) Situations typiques d’erreur de régulation

  • ⏱️ Sous-tri d’un appel grave (douleur thoracique/AVC/sepsis) → retard d’envoi SMUR/VSAV ou conseil téléphonique inadapté.
  • 🚑 Orientation erronée (domicile ou cabinet) alors qu’une évacuation urgente s’imposait.
  • 🧭 Mauvaise destination (hôpital non adapté, absence de filière AVC/PCI) ou rupture de continuité des soins.
  • 📋 Traces insuffisantes dans la fiche de régulation (horodatages, symptômes clés, recontact).

2) Réflexes immédiats (préserver la preuve)

  1. 📝 Demander copie du dossier médical (SAMU/SMUR/urgences) : fiche de régulation 15 (horodatée), enregistrements d’appels, bilans SMUR, transmissions, compte rendus urgences/Réa.
  2. 👨‍👩‍⚕️ Noter les chronologies précises (heure des appels, symptômes décrits, conseils reçus, arrivée des secours, décisions médicales).
  3. 👁️‍🗨️ Rassembler témoignages (proches, témoins de l’appel), messages/SMS, relevés téléphoniques.
  4. 📮 Faire un signalement écrit au service qualité de l’hôpital/CHU support du SAMU et, si besoin, à l’ARS (sécurité des soins).

3) Quelles voies d’indemnisation ?

  • 🏛️ Responsabilité de l’établissement public (SAMU/SMUR rattaché à un CH/CHU) : voie administrative (réclamation préalable, puis tribunal administratif) pour faute médicale (diagnostic/prise en charge) ou défaut d’organisation (délai, filière).
  • 🏥 Établissement/acteur privé impliqué : voie civile (tribunal judiciaire) contre l’assureur du professionnel/établissement.
  • 🧾 CCI (Commission de Conciliation et d’Indemnisation) : gratuite, elle diligente une expertise et indique s’il y a faute (assureur payeur) ou aléa thérapeutique/infection nosocomiale grave (payeur : ONIAM si critères).
  • ⚖️ Pénal (rare mais possible) : plainte pour blessures involontaires ou homicide involontaire lorsque la gravité et les manquements le justifient. Peut être menée en parallèle du civil/administratif.

4) Méthode & stratégie

  1. Analyse technique de la régulation : signes évocateurs décrits au 15, algorithmes/protocoles, délais, filière choisie.
  2. Expertise médicale contradictoire (urgentiste/anesthésiste, neurologue/cardiologue selon cas, MPR pour les séquelles) avec médecin conseil de victimes.
  3. Provisions rapides si le droit n’est pas sérieusement contestable (soins, pertes de gains, aide humaine).
  4. Offre motivée ventilée Dintilhac, capitalisation (table+taux), rentes indexées, déductions uniquement indemnitaires.
  5. À défaut : référé-expertise / référé-provision puis action au fond (TA ou TJ selon le défendeur).

5) Préjudices indemnisables (nomenclature Dintilhac)

  • Extrapatrimoniaux : souffrances (SE/7), DFT, DFP %, esthétique (T/P), agrément, sexuel, moral (et, en cas de décès, préjudice d’affection des proches).
  • Patrimoniaux temporaires : PGPA, frais restés à charge, aide humaine provisoire, transports, adaptation temporaire.
  • Patrimoniaux permanents : PGPF, aide humaine durable (souvent en rentes indexées), soins futurs, appareillages/renouvellements, aménagement logement/véhicule, incidence professionnelle.

6) Délais & prescription (repères)

  • 🕒 Dommage corporel médical : en principe 10 ans à compter de la consolidation pour agir (repère général). Agissez tôt pour préserver les éléments (enregistrements 15, logs).
  • 📨 Avant tout contentieux administratif : adresser une réclamation préalable à l’établissement public concerné.

7) Pièces utiles à réunir

  • 🎧 Enregistrements audio des appels 15 et fiche de régulation (horodatée).
  • 🚑 Dossier SMUR (bilans initial/intermédiaire, paramètres, délais), dossier urgences/Réa, CR imagerie/biologie, prescriptions.
  • 👥 Témoignages des proches présents lors de l’appel et du transport.
  • 💼 Justificatifs économiques (salaires 12–36 mois, IJSS/prévoyance), factures/frais restés à charge.
  • 📮 Courriers/échanges avec l’établissement, ARS, assureurs, CCI, ONIAM.

8) Exemples concrets

❤️ Douleur thoracique orientée en simple conseil → infarctus non pris en charge à temps → responsabilité (retard PCI).
🧠 Signes d’AVC non identifiés au 15 → absence d’alerte filière neuro-vasculaire → séquelles lourdes.
🧫 Sepsis sous-estimé (chills, TA basse, confusion) → retard d’antibiothérapie/SMUR → choc septique.

À retenir : en cas d’erreur de diagnostic du SAMU, verrouillez la preuve (audio/fiche 15, horodatages), enclenchez une expertise contradictoire, saisissez la CCI et demandez des provisions. L’objectif : une réparation intégrale poste par poste (Dintilhac), payée par l’assureur responsable ou l’ONIAM selon l’avis.

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Question de la victime concernant une erreur de diagnostic et le Samu

Je sollicite votre conseil concernant les démarches à entreprendre face à un refus d'intervention des pompiers, suivi d'une erreur de diagnostic du médecin régulateur du SAMU. Ma mère a subi un infarctus du myocarde sévère, nécessitant sept semaines d'hospitalisation en réanimation, soins intensifs et cardiologie. Initialement, les pompiers n'ont pu se déplacer en raison d'un manque de personnel. Par la suite, malgré neuf appels au SAMU, le médecin régulateur a diagnostiqué une intoxication alimentaire à distance, retardant ainsi la prise en charge appropriée. Quelles sont les démarches à suivre pour ce type de problème rencontré ?

Réponse de l'avocat

Je comprends la gravité de la situation que vous décrivez et les conséquences sérieuses qu'elle a eues sur la santé de votre mère. Plusieurs démarches peuvent être envisagées pour faire valoir vos droits et obtenir réparation :

  1. Obtention du dossier médical : Il est essentiel de recueillir l'intégralité du dossier médical de votre mère, y compris les comptes rendus d'hospitalisation, les résultats d'examens, et les enregistrements des appels passés au SAMU. Ces documents serviront à établir les faits et à évaluer les éventuelles fautes commises.
  2. Saisine de la Commission de Conciliation et d'Indemnisation (CCI) : La CCI est compétente pour examiner les litiges liés aux accidents médicaux, erreurs de diagnostic et fautes médicales. Cette procédure, gratuite et amiable, permet d'obtenir une expertise médicale indépendante qui déterminera s'il y a eu une faute et si un lien de causalité existe entre celle-ci et le préjudice subi. En cas de reconnaissance d'une faute, la CCI peut proposer une indemnisation. Il faudra juste vérifier si les conditions de recevabilité son réunies.
  3. Procédure judiciaire : Si la procédure devant la CCI n'aboutit pas ou si vous préférez une autre voie, il est possible d'engager une action en justice. Pour les établissements publics, comme le SAMU, la juridiction compétente est le tribunal administratif. Pour les établissements privés ou les professionnels de santé libéraux, il s'agit du tribunal judiciaire. Cette démarche nécessite de prouver la faute, le préjudice et le lien de causalité entre les deux.
  4. Plainte pénale : Si les faits sont particulièrement graves, une plainte pénale peut être déposée pour mise en danger de la vie d'autrui ou non-assistance à personne en danger. Cette voie est plus contraignante et longue, mais peut aboutir à des sanctions pénales contre les responsables.

Je reste à votre disposition pour un rendez vous téléphonique pour étudier votre situation.